Nouvelle étude : la culture d'entreprise est capitale pour le bien-être au travail

Des chercheurs d’UGent @ Work et du groupe de services RH Liantis ont mené ensemble une étude sur la promotion du bien-être au travail. Leur but était principalement de dégager des résultats concrets et mesurables d’actions portant, par exemple, sur la prévention du burn-out, l'ergonomie ou un mode de vie sain. L’étude a montré que la clé du succès réside principalement dans la culture d'entreprise. Les entreprises dont la culture est plus engagée et collégiale enregistrent de meilleurs résultats.

4 minutes reading time Bien-être au travail 29 avril 2024

Étude conjointe

Afin de mener conjointement des recherches sur le bien-être au travail, UGent @ Work et Liantis ont créé une chaire fin 2020. Ils ont étudié l'impact mesurable de mesures prises en faveur du bien-être. Il s'agissait d'un ensemble de mesures bien définies, avec des actions ciblant l'amélioration des aspects psychosociaux (la prévention du stress et le burn-out, par exemple), les conditions ergonomiques (telles que la réduction des douleurs cervicales dues à une mauvaise posture) et un mode de vie sain (comme faire de l'exercice et avoir une alimentation saine).

Au sein des organisations participantes, des journées bien-être spécifiques ont été organisées auxquelles ont chaque fois participé un certain nombre d'ambassadeurs. Il s'agissait de collaborateurs enthousiastes, désireux de soutenir le projet en proposant activement différentes actions de bien-être au travail à leurs collègues.

« Pour ce faire, nous avons réparti les entreprises en deux groupes : un groupe d’expérimentation et un groupe de contrôle. Nous avons donc observé s'il y avait une différence, et quelle différence, entre les entreprises où nous avions mis sur pied des actions ciblées (les entreprises d’expérimentation) et celles où ce n’était pas le cas (les entreprises de contrôle). Au total, l’étude portait sur plus de 950 collaborateurs de 11 entreprises et organisations. » Els Clays, Professeur en santé publique

La culture d'entreprise est déterminante

Etonnamment, à part quelques améliorations mineures en matière de sentiment d’appartenance et quelques choix alimentaires sains, il est apparu qu’à première vue, il n’y avait pas de différences substantielles entre les deux groupes.

« Nous avons trouvé cela pour le moins remarquable. En conséquence, nous avons décidé d'examiner de plus près et en détail la manière dont avait procédé le groupe d’expérimentation. Nous avons interrogé les ambassadeurs impliqués dans les différentes organisations de ce groupe. Il en est ressorti que dans les entreprises où les mesures étaient mieux mises en œuvre et où régnait une culture du bien-être grandissante, les résultats étaient très différents de ceux obtenus dans les entreprises où c'était moins le cas. Cette constatation s'applique même à des mesures où on ne s'attendrait pas immédiatement à une telle différence. Dans un groupe, par exemple, les contraintes physiques liées au travail en position debout ont diminué de 29 %, tandis qu'elles ont augmenté de plus de 7 % dans l'autre groupe. Les conflits de rôles ont diminué de plus de 4 % dans un groupe, alors qu'ils ont augmenté de près de 14 % dans l'autre. Dans le groupe où la culture du bien-être était moins présente, l'engagement des employés a en fait diminué de près de 14 %. Sur un total de 28 paramètres examinés, 9 étaient clairement significatifs, souvent avec des effets opposés dans les différents groupes. Les mesures que nous avons introduites en faveur du bien-être ont donc bien eu des résultats positifs, mais uniquement dans les entreprises où cette culture d'entreprise était en place. » Els Clays, Professeur en santé publique

Éléments importants

Quels sont donc les éléments qui ont rendu les actions plus efficaces ? « Il s'agit d'entreprises où suffisamment de temps a été consacré à la thématique du bien-être et où la direction soutient les interventions en faveur du bien-être. À noter que dans ces entreprises, la culture organisationnelle et le caractère personnel sont plus collégiaux. Dans ce type d'organisations, l'implication et la participation des travailleurs sont très appréciées et l'accent est mis sur le travail d'équipe, la communication ouverte et transparente ainsi que l'attention portée aux bonnes collaborations. Par contre, des expériences plutôt négatives ont été observées dans une série d'autres entreprises où des mesures avaient été mises en place. Dans ces entreprises, le temps et les ressources investis dans l'intervention étaient parfois insuffisants, de même que l'ouverture au changement. Le score de mise en œuvre, ou la mesure dans laquelle les actions avaient effectivement été mises en place sur le lieu de travail, étaient par conséquent inférieurs d'environ 40 % dans ces entreprises. Els Clays, professeur de santé publique

Important pour une politique de bien-être impactante

« Dans cette chaire, nous voulions rapprocher le plus possible la science et la pratique sur le lieu de travail. Les résultats nous montrent qu'il ne suffit pas en tant qu'entreprise ou organisation d’introduire des actions en faveur du bien-être au travail de façon purement formelle. Il doit exister une véritable base de soutien, du temps doit être libéré et tous les acteurs de l'entreprise, indépendamment de leur fonction ou de leur niveau, doivent apporter leur appui. Nous espérons sincèrement que les résultats obtenus par la chaire aideront un grand nombre d’employeurs à mettre en œuvre une politique de bien-être qui aura un impact sur leurs collaborateurs. » Philip Van Eeckhoute, administrateur délégué de Liantis